L’entreprise humaniste reste l’épicentre de nos affects. Les passions, l’orgueil, les désirs et la raison se combattent sans merci dans un rapport de forces inégales. L’enjeu d’un leadership bienveillant au sein de l’entreprise est d’en faire un creuset, un incubateur où chacun, s’unissant aux objectifs communs, n’obéit pourtant qu’à lui-même. Chaque individu a son « propre algorithme », sa manière de se construire et d’atteindre son épanouissement personnel. Le leader, porteur de sens, doit encore être créateur de désirs et d’autonomie, en faisant converger les compétences dans une permanente effervescence créative, par la confrontation des idées génératrices de métamorphoses essentielles à la survie de l’entreprise.
Toute entreprise perd son efficacité par le fait que l’individu ne veut ni se soumettre à la simple vision utilitariste de son action, ni se considérer exécutant d’un objectif dont il n’est que le moyen. Le travail, le salaire ne renforcent pas nos liens, encore moins les règlements que l’on nomme cyniquement « culture d’entreprise ».
Sur ces constats, nous nous sommes engagés à exercer notre savoir par le transfert de nos compétences et de nos émotions, pour établir une relation de confiance, loyale et pérenne, en laissant chacun choisir son poste de travail, sans qu’une hiérarchie coercitive ne s’en mêlât. Nos collègues se sentaient individuellement responsables, en s’appropriant leur stress, leur projet, et en restaient maîtres au travers d’un réseau de communication ouvert, qui forme et informe sur les contraintes internes et externes de l’entreprise. Notre approche a produit, au fil des ans, une incomparable empathie parmi nos collègues qui généra une solidarité et une inépuisable richesse affective. Notre patrimoine humain fut au centre de nos préoccupations. Il était plus qu’une ressource, mais l’incontournable sens de l’entreprise, et le garant de sa survie. C’est cela la richesse à favoriser.